De quelques pièges, obstacles, craintes :
La facilité, le choix du sujet correspondant à une carte postale.
La copie de photos est une perte de temps si elle est utilisée seule comme une méthode pour apprendre à peindre. Avec pour objectif de reculer l'échéance d'une confrontation nécessaire avec la réalité, la peinture d'après la nature, ou le modèle vivant. La copie n'est qu'un exercice comme un autre.
Le cadrage d'une photo correspond à celui que le photographe a choisi. Il ne s'accordera pas forcément à ce qui conviendrait à un tableau. N'ayant pas le sujet sous les yeux, vous ne pourrez pas modifier cette composition. Sauf à réutiliser les éléments accessibles par cette photo et les transposer.
La pauvreté des copies photographiques de tableaux de maîtres que l'on peut rencontrer dans les livres, qui ne donnent que peu d'informations correspondant à la taille réelle (le format des reproductions est extrêmement réduit la plupart du temps), la touche, la matière, les couleurs réelles.
D'où la nécessité du contact avec une œuvre originale, donnant justement ces informations de taille, d'expression artistique, de pureté des couleurs et rendu des tons, des modelés.
Le croquis sur le vif n'a rien à voir avec la copie, que ce soit d'après une œuvre ou une photo. Penser le contraire est une grossière erreur.
La recherche de la ressemblance à tout prix peut être un piège.
L'esthétisme, Se méfier de l'envie de faire joli. Passer tout son temps sur des textures, des effets décoratifs. Chercher à reproduire la photo, l'image vidéo et leurs spécificités. L'escalade de l'esthétisme, reproduire des photos retouchées. Choisir le bon profil. Esthétique, provocation, ou production commerciale ?
Abuser des effets pour mettre en valeur le sujet : transparences, reflets, contrastes forts par rapport au fond, structures, effets de matière, textures, goutte de rosée sur les fleurs, les feuilles...
Chercher la perfection dans le réalisme. Le piège de l'hyperréalisme. Si l'on cherche à faire vrai, il faut que ce soit parfait. C'est la seule condition acceptable pour ce type de recherche.
L'originalité à tout prix, provocation à tout va, utiliser l'innovation comme fil directeur.
Bien sûr il est recommandé de faire des essais dans les différentes techniques, mais ne pas confondre les moyens avec la fin, et considérer que l'objectif reste toujours la technique. L'expression artistique doit rester dominante. La technique doit s'effacer derrière elle.
La boîte de couleurs. Utiliser toutes les couleurs de manière inconsidérée.
Essayer tous les outils proposés par les fabricants.
Se satisfaire de ce que l'on sait faire ou explorer de nouveaux espaces, de nouvelles voies.
L'autosatisfaction empêche certaines prises de conscience.
La célébrité et la liberté. La célébrité, la notoriété, peuvent être un frein à la créativité. Elles peuvent enfermer le peintre dans ce qui a fait son succès. Beaucoup d'artistes préfèrent l'ombre à la lumière.
Chercher à plaire par besoin de reconnaissance.
L'excès de confiance en soi conduit à l'auto-satisfaction. Au narcissisme.
Le doute de soi peut conduire à l'immobilisme.
Pour lutter contre le syndrome de la feuille blanche, en créer plusieurs. Chacune ne sera qu'une tentative, un essai. Voir le paragraphe concernant ce syndrome.