S'exprimer.
Le système éducatif ne nous apprend que les conventions, les rudiments dont nous avons besoin et qui permettront de vivre en société. Il ne cherche pas à développer la créativité, l'individuation, la vision personnelle. La standardisation est plutôt la règle.
Il y a deux approches possibles : réfléchie ou spontanée. Apprendre à regarder ce qui nous entoure. Mais aussi apprendre à regarder différemment ce qui nous entoure. Nous avons l'habitude des formes des objets. Des noms leurs sont attribués, qui permettent de parler d'eux. Des adjectifs permettent de les décrire. Formes, couleurs, nuances.
Mais il faut aller au-delà . Voir les espaces, les vides, les lignes, les directions, les surfaces, les volumes, le mouvement, les formes plus globales qui schématisent l'ensemble, comme si les objets n'avaient pas de limite, de frontière, que la vision était plane au lieu d'être tridimensionnelle. Pensez à l'image du personnage qui pose sa main sur la lune.
Dans ce flot continu d'images, spots de pub retouchés, de films aux images réglées par des équipes de professionnels, comment se positionner ? Trouver sa place ? Son écriture en restant conforme à sa sensibilité ?
Comment situer cette recherche dans notre époque qui elle aussi possède sa compréhension, sa culture de référence, sa perception, sa sensibilité ?
Inutile de chercher à faire du spectaculaire, du super-lumineux. Le contraste en peinture entre le blanc du support et l'obscurité est de l'ordre de 50 à 100. Le blanc n'est que la réflexion de la lumière (solaire ou artificielle) sur le support blanc, ou encore la touche de peinture blanche. En vidéo, le blanc est émis par une source lumineuse, ce qui permet d'obtenir des contrastes de l'ordre de 100 000, impossibles à atteindre en peinture. L'enjeu n'est donc pas d'essayer l'impossible. À moins de choisir de s'exprimer en utilisant des moyens audio-visuels modernes, créer des installations.
Savoir observer
« se laisser dévorer par les impressions » (Eugène Boudin)
Vivre ses émotions.
C'est dans la vie quotidienne que le peintre va prendre ses sujets, à partir de ses observations, ses constats. Le choc visuel avec une situation dans son environnement, un éclairage particulier, un ensemble de formes qui lui parle, le choc avec une œuvre, vont déclencher l'envie de peindre, de faire partager sa vision.
Le message pictural est comme une pensée sans mots. Une image proposée au public.
Dans l'observation du travail des autres, le peintre va utiliser la vision de près et la vision de loin. Observer dans le détail la touche, la dynamique, le ressenti, en vision de près. La composition, l'harmonie ou pas, en vision de loin.