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Réfléchir, s'interroger, préparer son projet :

 

Le traitement du sujet

 

Ne pas entrer immédiatement dans les détails.
Commencer par une vue globale.
Prendre du recul.
Côté lumière, cela signifie :
fermer les yeux en ne laisser qu'une toute petite
fente qui laisse juste distinguer les masses,
les ombres et les clartés.
Marquer quelques valeurs sur un croquis
rapide sera plus utile que d'avoir des détails.

 

En général, une échelle de trois valeurs suffit :
du plus clair au plus sombre.
Par exemple en noir et blanc :
noir au premier plan,
gris moyen intermédiaire,
blanc ou gris pâle pour les valeurs de l'arrière plan. Bien sûr il ne s'agit ici que de suggestion. Il faudra composer avec la réalité.

 

Après avoir compris la vision, les règles de l'optique, cherché à appréhender l'espace, les plans, les valeurs, les couleurs, il faudra se détacher et tenter de transcrire ce que notre intellect comprend de cette vision, ce qu'il en retire, ce qui l'imprègne.

 

Il est clair que si tout est en place, à la manière d'une photo, tout ayant à peu près la même valeur, le ressenti, mais aussi le message retenu ne peut être mis clairement en évidence.

 

Trop renforcer ou confirmer un trait fort dans une zone de lumière risque de déplacer les valeurs et peut même les inverser. Il faudra compenser en renforçant les ombres.

 

Ne pas insister sur une partie en particulier (à moins que ce ne soit le centre d'intérêt), mais traiter l'ensemble de la même manière.

 

Tout acharnement, reprise, hésitation, se décèle et décentre le sujet sur le tableau, ou même fait basculer le sujet qui change et devient cette accentuation.

 

Les parties blanches ou teintées du support (toile ou papier), le fond, peint ou pas, ont leur importance, ils participent à l'espace pictural, et font partie intégrante du tableau.

 

Il y aura à faire le choix des détails à garder, qui ne détruiront pas la composition, le choix des couleurs de la palette, de la dominante qui sera utilisée.

 

Ce que je recherche dans un tableau : la simplicité, la spontanéité, l’atmosphère. Que le sujet soit suggéré plus que décrit. D’où mon attirance pour le travail alla prima. Un travail trop détaillé ne fait pas rêver. Pour que le spectateur participe à l'Å“uvre, il faut qu’il fasse une partie du chemin. Rien ne m’impressionne davantage que ces quelques taches de couleur qui suggèrent une scène dans les tableaux de Camille Pissaro ou Berthe Morisot et que l’on voit disparaître dès que l’on s’approche ; ce ne sont que des touches de matière, sans réelle forme signifiante. C’est le côté magique de la peinture.

 

À l'aquarelle, donner une impression de spontanéité, de fraîcheur, peut demander un travail de réflexion en amont assez important, des expérimentations, des déboires et une persévérance à toute épreuve... La spontanéité et la réussite sont les fruits de l'expérience.

 

Évaluer le résultat

 

Laisser de la place à l'Interrogation, la réflexion.

 

S'interroger : Qu'est ce qui me plaît ? Qu'est ce que je pourrais améliorer sur ce tableau ?

 

Le jugement s’affûte en observant, en comparant, d'où la nécessité de visiter régulièrement les musées, les expos, considérer le travail des collègues, échanger avec eux. L'œil s'éduque progressivement.

 

Évaluer le résultat, en utilisant par exemple les tests proposés plus loin.

 

Apprendre à déceler, dans chaque œuvre que l'on a l'occasion de rencontrer (les siennes et celles des autres), un point qui nous semble particulièrement intéressant, et un point que nous pourrions améliorer (comment moi, s'il s'agissait d'un de mes tableaux, je chercherais personnellement à l'améliorer).

 

Apprendre à faire la différence entre quelque chose de beau, esthétique, et quelque chose qui me plaît, qui me parle, qui me touche.

 

Laisser de l'espace, que le spectateur puisse se sentir à l'aise, respirer. Circuler. À moins qu'on ne cherche au contraire à révéler le confinement, l'étouffement...

 

Il y a différents niveaux de lecture d'une Å“uvre :

 

  • La plupart du temps, le public ne voit que le sujet. C'est à dire ce que représente le tableau.
     

  • L'amateur éclairé, lui, s'intéresse davantage au tableau, en tant que tel. C'est à dire à la manière dont l'artiste s'est intéressé au sujet. Comment il l'a traité. S'il a l'intention de l'acquérir pour lui-même, c'est qu'il l'envisage comme décor, soit qu'il ait eu le coup de foudre, soit qu'il cherche à posséder une Å“uvre accessible d'un de ses peintres favoris. Certains sont véritablement collectionneurs.
     

  • Pour les investisseurs, le tableau ne vaut que par la signature. L'important est de faire une affaire (même si l'acquéreur ne manquera pas de parler de sa passion pour l'art...).
     

  • Enfin, pour l'artiste et les spécialistes, seul compte le travail, le cheminement de l'artiste et la façon dont l'Å“uvre s'intègre au parcours du peintre.

 

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