Deuxième domaine : Le monde de l'intuition,
Le travail de l'artiste
La deuxième règle : c'est qu'il faut savoir oublier les règles.
Ou si vous préférez :
sans enfreindre quelques règles,
on ne peut rien découvrir de nouveau.
Nous entrons ici dans le domaine de l'artiste.
Il s'agit d'un espace pour la créativité, l'audace, la spontanéité, le détachement.
L'important est de s'exprimer comme on le souhaite,
de la manière qui nous paraît la plus appropriée.
Avec les moyens dont nous disposons.
Créer, inventer, ne pas se préoccuper des autres.
Ce n'est pas en se contentant de copier que l'on peut faire œuvre originale.
Apprivoiser, apprendre la solitude :
Pratiquer en atelier personnel
L'artiste est seul.
Seul face à son travail. Sa vision est personnelle. Son interprétation est unique. Il ne cherche pas à être dans la norme. Il ne cherche pas à être compris. Il exprime ce qu'il est. Il se cherche. Dans son originalité.
Il apprendra à gérer son angoisse face à la feuille ou à la toile blanche. (voir le syndrome de la toile blanche)
Seul on ne voit bien souvent que le côté négatif des choses, puisque l'on progresse par erreur et correction. Il faut donc s'habituer à ne pas être pleinement satisfait.
C'est le crayon ou le pinceau à la main que l'artiste explore son sujet. La contemplation, ou l'usage de photographie ne suffit pas.
La connaissance intellectuelle ne peut remplacer la pratique artistique. L'expérience passe obligatoirement par un apprentissage intime du sujet. Un rapport étroit entre perception et restitution qui passe par l'œil et la main.
La pratique au milieu d'un groupe ne permet pas de développer tous les éléments de la personnalité du peintre. Il me paraît nécessaire d'y ajouter un travail personnel, individuel, correspondant à la personnalité du peintre.
C'est au cœur de l'atelier que l'alchimie se passe. Qu'il s'agisse effectivement d'un endroit dédié ou d'une installation provisoire, en intérieur ou dans la nature.
Chacun trouvera son espace d'expression. Chacun trouvera son écriture.
Cultiver le dialogue intérieur
L'écoute de soi.
Peindre, c'est se chercher, c'est chercher un chemin vers soi, vers un reflet de soi.
Qu'il le veuille ou non, le peintre se raconte. On ne peut parler que de soi. Avec le monde comme miroir. Ce qui nous entoure. Ce qui est en nous. Indicible, inexprimable et secret.
Changer de regard.
Le sujet n'est que prétexte. C'est dans le dialogue du peintre avec lui-même que les choses se passent. Dans l'attention que le peintre porte à son travail. Dans l'atelier ou dans la nature. Ne pas s'intéresser seulement à ce qui nous entoure.
L'esprit et l'intention du peintre sont projetés dans son œuvre :
Transposition sur le plan de la matière de l'esprit et de l'intention du peintre : Je parle de moi.
Qui suis-je ?
Ne rien attendre des autres
Personne ne viendra peindre à votre place.
Si c'était le cas, lorsqu'une personne extérieure interviendrait sur votre travail pour vous préciser une notion, un élément par exemple, ce ne serait plus votre œuvre, mais au mieux un travail commun ou collectif.
Des avis extérieurs, il ne faut retenir que ce qui vous encourage, le côté positif. Personne ne peut savoir où vous cherchez à aller. Personne ne peut savoir quel sera votre prochain travail, vos prochains sujets, vos prochaines tentatives. Vos préoccupations.
Parler de l'art est inutile. C'est séduisant pour les amateurs intéressés, mais ce n'est pas en parlant que le travail se fait. Au mieux, pour l'artiste, cela permet de préciser sa pensée, sa recherche, pour lui-même.
Cela ne signifie pas qu'il ne soit pas nécessaire à certains moments de mettre des phrases sur des impressions, des passions, et de partager ces choses avec d'autres, mais parler et peindre sont deux activités différentes, même si leur objet peut être le même.
Ainsi ce que j'ai écrit ici n'a de réelle importance que dans la mesure où cela provoque votre réflexion, votre interrogation, votre réaction. Il ne s'agit ici que d'un débat de mots. L'essentiel se trouve bien davantage dans votre pratique. Que vous teniez compte de ce que je propose ou non.